Congé de maternité et congé parental: Quelle est la différence?

Explication de la différence entre le congé de maternité et le congé parental, de leur valeur, de la façon de demander un congé de maternité et un congé parental, et de la variation des prestations d’une province à l’autre.

Mettre un bébé au monde et l’élever est un travail à temps plein. Au lieu de répondre aux courriels liés au travail, vous devez répondre aux besoins fondamentaux de votre nouveau-né. Changer les couches, nourrir votre bébé, créer des liens affectifs et bien d’autres choses encore deviennent vos tâches quotidiennes. Vous aimeriez que votre bébé soit accompagné d’un manuel, mais vous réalisez rapidement que c’est vous qui devez l’écrire. L’éducation d’un bébé ne s’accompagne pas non plus d’un salaire. Il est donc important d’envisager les possibilités de soutien financier. 

Nous avons parlé avec Sophie Bonneau, M.A., PCC, fondatrice de Queen Bee Coaching. Celle-ci affirme : « Le bébé devient tout votre univers. Il est donc important de faire vos recherches et de comprendre la différence entre le congé maternel et le congé parental avant sa naissance. »

Dans cet article, nous examinons la différence entre le congé de maternité et le congé parental, leur valeur, le moment d’avoir des discussions sur les finances, la façon de demander un congé de maternité et un congé parental, et la variation des prestations d’une province à l’autre. Nous porterons également une attention particulière au terme « matrescence ».  

Quelle est la différence entre le congé de maternité et le congé parental? 

Si le congé de maternité et le congé parental sont tous deux des prestations payées, les conditions d’admissibilité sont différentes. Le congé de maternité est réservé aux femmes enceintes ou aux femmes qui ont accouché. Vous devez prendre au moins six semaines de congé immédiatement après la date d’accouchement. Ce congé donne droit à 16 semaines de congé et peut commencer à tout moment dans les 13 semaines précédant la date prévue d’accouchement. Par ailleurs, les deux parents peuvent partager le congé parental, et chaque congé varie selon la province, et il n’est pas toujours prescrit par le gouvernement fédéral. 

En Ontario, le congé parental est accessible « aux pères biologiques, aux parents adoptifs et aux personnes qui ne sont pas les parents biologiques, mais qui s’investissent dans l’enfant et le couple ». Mme Bonneau décrit le congé parental comme un congé sans solde qu’un parent peut prendre, et c’est aussi un congé que la mère biologique peut prendre en plus de recevoir des prestations du congé de maternité. 

Sophie Bonneau explique quelques règles concernant les personnes qui peuvent bénéficier d’un congé parental et à quel moment:

  • Le congé parental est de 62 semaines consécutives après la grossesse.
  • Les femmes ont droit à 16 semaines de congé de maternité plus 62 semaines de congé parental, c’est-à-dire que l’employée enceinte peut prendre un congé allant jusqu’à 78 semaines (un an et demi).
  • L’employée enceinte doit avoir travaillé pour son employeur durant au moins 90 jours avant le début du congé.
  • Si l’autre parent souhaite prendre une partie du congé parental après la période de congé de maternité, les deux personnes peuvent se partager 62 semaines et, dans certains cas, prendre le congé simultanément, ce qui dépend souvent des employeurs. 
  • Vous pouvez mettre en réserve une partie de votre congé parental pour pouvoir l’utiliser plus tard. 
  • Les parents adoptifs peuvent prendre un congé parental d’au plus 62 semaines consécutives dans les 78 semaines suivant le jour où l’enfant leur est confié. Un parent adoptif doit avoir travaillé pour son employeur durant au moins 90 jours avant le début du congé.

Pourquoi le congé de maternité et le congé parental sont-ils importants?

Le congé de maternité et le congé parental ont une importance et une valeur majeures. Comme l’explique Sophie Bonneau: « Cette période est essentielle pour vous, votre bébé et votre famille, et il faut du temps pour traverser la matrescence. La matrescence désigne l’expérience de devenir mère. D’énormes changements physiologiques, psychologiques, cognitifs, émotionnels et hormonaux se produisent au-delà de l’arrivée joyeuse (bien que difficile) d’un nouveau bébé, et ce n’est pas quelque chose qui se produit du jour au lendemain. » Selon elle, « les praticiens du domaine émergent de la matrescence suggèrent que cette étape peut prendre jusqu’à deux ou trois ans, soulignant que les femmes ont besoin de temps pour devenir mères ». Heureusement, les prestations de congé de maternité et de congé parental permettent de prendre ce temps au moment où l’on en a le plus besoin.  

Sophie Bonneau explique pourquoi le congé de maternité et le congé parental sont si importants:

  • Entretenir vos nouveaux liens. Selon Mme Bonneau, « cette période rend hommage au lien essentiel entre la mère et le bébé, qui fait partie intégrante de ces douze premières semaines, parfois appelées quatrième trimestre ». 
  • Devenir un nouveau parent est un grand changement. Sophie Bonneau explique que « s’adapter n’est pas toujours facile, et l’un des plus grands changements psychologiques et émotionnels est la prise de conscience que l’on ne peut plus être aussi égocentrique ».
  • Faire place à la guérison. À ce sujet, Mme Bonneau s’exprime avec passion: « Il y a tellement de choses à guérir pour une nouvelle maman après l’accouchement, sans parler des nombreux changements physiques et hormonaux après la naissance et de la possibilité de dépression post-partum. En plus de cela, vous avez maintenant un nouvel être humain dont vous êtes entièrement responsable. » 
  • La courbe d’apprentissage est abrupte. Le congé de maternité et le congé parental sont essentiels, « surtout lorsque vous apprenez à vous occuper d’un être humain et que vous devez comprendre ses cycles d’alimentation et de sommeil », explique Sophie Bonneau. « Ça peut sembler une petite chose, mais cela devient votre univers entier. » Comme le souligne Mme Bonneau : « Il peut sembler assez rigoureux et difficile de se reposer suffisamment. Plus le bébé est jeune, plus la durée entre l’alimentation et le sommeil est courte. » 
  • L’autre parent a besoin de temps pour s’attacher. « Les partenaires ou les partenaires non biologiques ont eux aussi besoin de temps pour créer des liens et développer un attachement fort avec le bébé. C’est pourquoi le congé parental est si bénéfique. Il est essentiel de créer un environnement dans lequel vous pouvez établir un lien et un attachement avec le bébé, explique Sophie Bonneau. »

Quand devez-vous envisager un congé parental et quand faudrait-il que votre partenaire commence le sien?

Lorsque la mère biologique termine son congé de maternité, elle peut commencer immédiatement son congé parental. Le parent non biologique doit commencer son congé parental dans les 78 semaines suivant la naissance, et les deux parents n’ont pas droit à 62 semaines de congé parental chacun. Un seul parent peut prendre la totalité des semaines, ou vous pouvez les partager. Notez que vous pouvez aussi prendre moins de semaines que la période totale (une personne ou congé partagé). Par exemple, la mère biologique peut prendre 52 semaines de congé parental, et l’autre parent peut prendre 10 semaines en même temps ou plus tard. Toutefois, si vous et l’autre parent travaillez pour le même employeur, ce dernier peut refuser de vous accorder des congés ensemble.

« Décider du moment de prendre un congé parental varie selon les situations. Des conversations entre les parents doivent avoir lieu tout au long de la grossesse et peuvent impliquer de nombreuses considérations, y compris financières. Il est important de collaborer et d’avoir une vision commune de ce à quoi ressemblera le congé, explique Sophie Bonneau. » Elle mentionne aussi que le congé parental soutient tout le monde : la mère, le père et le bébé. Parfois, la meilleure solution est que l’un des parents ne prenne pas de congé parental et continue à travailler ou qu’il prenne la majeure partie du congé pour que l’autre parent puisse reprendre le travail, surtout s’il gagne un meilleur salaire. 

Comprendre comment obtenir un congé de maternité 

Interrogée sur le fonctionnement du congé de maternité et sur le moment où il faut le demander, Mme Bonneau donne ces conseils utiles:

  • Faites vos recherches tôt et choisissez vos prestations.
  • Rassemblez les informations nécessaires (renseignements personnels, date de naissance, relevés d’emploi).
  • Trouvez à quel moment il est approprié de faire une demande dans votre province. Notez que vous n’avez pas le droit de prendre un congé de maternité plus de 13 semaines (trois mois) avant la date d’accouchement. 
  • Rassemblez et fournissez tous les documents nécessaires.
  • Une fois la demande complétée, le relevé des prestations vous sera envoyé par la poste.

Autres options de prestations:

  • Demandez un congé de santé mentale et de mieux-être. Notez que vous devez fournir un billet de votre médecin à l’appui de votre congé. S’il n’est pas appelé congé de maternité, il peut être appelé congé de décès ou congé pour dépression et anxiété (selon le cas). 
  • Vous devrez peut-être prévoir utiliser vos épargnes.
  • Certaines organisations complètent l’aide reçue par le gouvernement durant un certain nombre de semaines ou offrent un congé de maternité payé.

Dans les cas où les congés payés ne sont pas possibles, Sophie Bonneau conseille de planifier en économisant de l’argent ou en cherchant d’autres moyens de compléter son revenu. Les scénarios de congé sans solde peuvent nécessiter des modifications à votre mode de vie pour vous permettre de prendre le congé souhaité. 

Si vous avez fait une fausse couche, vous pouvez peut-être encore avoir accès au congé de maternité. « Si la grossesse se termine sans qu’il y ait de naissance vivante dans les 16 semaines de la date prévue d’accouchement, vous pouvez quand même prendre un congé de maternité. Toutefois, vous n’aurez pas droit au congé si vous faites une fausse couche dans les cinq premiers mois de grossesse. Une distinction est faite, et le langage dans les documents des politiques passe de la fausse couche à la mort fœtale tardive après la période de cinq mois, explique Mme Bonneau. »  

Comment le congé de maternité varie-t-il d’une province à l’autre? 

Chaque province et chaque territoire a ses propres normes en matière de droits de la personne et d’emploi. Le Code canadien du travail prescrit le congé sans solde et protège votre droit au congé après l’arrivée du bébé dans toutes les provinces, avec quelques différences d’une province à l’autre. Par exemple, les résidents de l’Alberta et de la Nouvelle-Écosse reçoivent 16 semaines de congé sans solde, tandis que les résidents des autres provinces en reçoivent 17, à l’exception du Québec et de la Saskatchewan, où les résidents reçoivent 18 et 19 semaines de congé, respectivement. En outre, le Québec offre cinq jours de congé pour une naissance ou une adoption et cinq semaines pour les nouveaux papas à la naissance (congé de paternité). 

De plus, le Québec offre des prestations par l’intermédiaire du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale du Québec (MTESSQ), qui fournit le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP). Le RQAP est chargé d’offrir des prestations de maternité, de paternité, parentales et d’adoption aux résidents du Québec. Ces derniers peuvent aussi disposer d’une période de 18 mois pour utiliser leurs semaines de prestations et avoir la possibilité de gagner un revenu plus élevé tout en recevant des prestations d’assurance parentale. 

Conseils aux dirigeants et aux organisations qui soutiennent le congé de maternité sur le lieu de travail 

Sophie Bonneau nous a fait part de ses réflexions sur la manière dont les dirigeants peuvent créer un espace sûr pour les employés qui veulent prendre un congé de maternité ou un congé parental. « Les organisations doivent être conscientes et diriger avec compassion et attention. C’est déjà un moment bouleversant pour les nouveaux parents, et tout ce que les dirigeants et les organisations peuvent faire pour soutenir leurs employés dans ce processus, en leur apportant du soutien et en leur fournissant des renseignements clairs, fait toute la différence. » Chaque ménage a des préoccupations différentes, et les employés peuvent avoir besoin de temps et d’espace pour comprendre la dynamique, surtout avec la pandémie qui ajoute un niveau supplémentaire de complexité. 

Voici quelques conseils pour les organisations:

  • Fonder une famille est une occasion heureuse et un motif de célébration, mais aussi l’une des transitions les plus intenses de notre vie, qui peut être source de stress et d’anxiété. 
  • Désignez un expert en la matière ou une personne-ressource au sein de votre entreprise qui pourra aider les parents lorsqu’ils auront besoin d’information et de soutien. 
  • Offrez aux futures mères de la souplesse et des options de télétravail (qui peuvent ne pas correspondre aux horaires de travail traditionnels).
  • Envisagez des formules souples qui incluent un soutien aux parents (par exemple un financement pour la garderie ou des gardiennes).
  • Explorez les comptes de dépenses pour soins de santé, les comptes de bien-être et les programmes d’avantages sociaux flexibles où les employés peuvent allouer ou budgéter leurs crédits en fonction de leurs besoins. 

Obtenez le soutien adéquat en matière de santé mentale avec Thérapie Inkblot 

Alors que vous pouvez avoir l’impression d’être dans un tourbillon entre le changement de couches, la satisfaction des besoins de votre bébé et l’équilibre de votre vie familiale, Thérapie Inkblot vous permet d’obtenir facilement le soutien dont vous avez besoin quand vous en avez besoin. Sophie Bonneau précise : « Certaines nouvelles mères perdent un peu la tête et ont hâte de retrouver leur identité professionnelle. D’autres ne sont pas prêtes à retourner au travail après un an, mais n’ont peut-être pas le choix de le faire sur le plan financier. Il est utile d’avoir quelqu’un à qui parler à cette étape, et heureusement, il y a maintenant plus de praticiens qui, comme moi, se concentrent sur le soutien et l’autonomisation des mères qui réintègrent le marché du travail. »

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